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Le rôle de la recherche et de la formation dans le SNI français

8 Avril 2014 , Rédigé par innopi.over-blog.com

Corbel, P. « Le rôle de la recherche et de la formation dans le SNI français » in S. Bouillier, J. Forest, D. Gallaud, B. Laperche, C. Tangy et L. Temri, Principes d’économie de l’innovation, P.I.E. Peter Lang, mars 2014, p.403-414

Introduction :

Un des éléments clés d’un système national d’innovation est la zone d’interaction entre le monde de la « science » et celui de la « technologie » pour reprendre la distinction classique de Dasgupta et David (1994), même si plusieurs auteurs ont proposé une approche plus large des systèmes nationaux d’innovation. C’est en effet a priori dans les secteurs où la technologie se trouve le plus à la frontière des connaissances que l’insertion dans un système d’innovation performant sera une source importante de différenciation, au moins pour les pays les plus développés.

Cette interaction entre les mondes de la science et de la technologie est généralement considérée comme un point faible du SNI français (voir par exemple le rapport Guillaume, 2007). Pourtant, une série de mesures ont été mises en place par les gouvernements successifs pour essayer de les rapprocher : facilitation de la création de start-up par les chercheurs, incitations individuelles et institutionnelles à la conclusion de licences avec les industriels, création des pôles de compétitivité ou plus récemment des SATT et des IRT…

Dans ces mesures, c’est le transfert de technologie qui constitue le cœur des liens que les pouvoirs publics poussent à développer entre le monde académique et le monde industriel. Or, des études empiriques ont montré que ce n’était là qu’un des aspects des nombreuses connexions qui existent entre les deux (Perkmann et Walsh, 2009). Les missions de conseil effectuées par les chercheurs au sein d’entreprises jouent aussi, par exemple, un rôle important dans le transfert des connaissances. C’est bien évidemment également à travers les activités de formation que s’effectue ce transfert.

Notre chapitre développe plus particulièrement ces deux aspects : l’évolution du système dans la direction d’une atténuation entre un monde d’open science et un monde d’appropriation privée des connaissances et la différence entre une conception restrictive des problématiques de transfert technologique et une approche globale des relations entre le monde académique et le monde industriel. Nous montrons que cette approche globale est susceptible de réduire un peu les tensions nées des antagonismes entre les buts centraux des deux mondes. Or, les efforts des pouvoirs publics pour faire évoluer le SNI français se sont surtout concentrés sur le transfert technologique au sens strict.

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