L'énergie, un secteur fortement innovant
Les faits : GRTGaz, filiale d'Engie, vient de lancer une première installation de production de "gaz vert" (bio-méthane obtenu à partir de déchets ménagers) connectée à un gazoduc en France. Celle-ci est capable de produire 28 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation de 2500 ménages. Elle alimentera en fait principalement une usine de fabrication de tuiles en terre cuite.
Source : "Le gaz vert débarque dans les gazoducs de l'Hexagone", Les Echos, 18-19 septembre 2015.
Commentaire : Au moment où s'ouvre la COP21 et où on n'a probablement jamais autant parlé du changement climatique, les initiatives se multiplient dans le domaine de l'énergie, soit au stade des essais grandeur nature, soit au stade de la mise en oeuvre effective. Mais la question se pose de la rapidité de diffusion de ces technologies vertes. En effet, le secteur de l'énergie est particulièrement sensible, du fait de la lourdeur des investissements à réaliser (10 ans et 44 millions d'euros pour le projet cité en exemple ici) à deux freins à la diffusion :
- Compte tenu des enjeux en termes d'investissement, les industriels préfèrent utiliser des technologies validées. Les essais sont donc longs et une partie d'entre eux attendront d'avoir un recul suffisant pour y investir massivement ;
- L'existence de "coûts échoués" - sunk costs - c'est-à-dire que l'investissement dans de nouvelles installations rend obsolètes les installations déjà en place. Or, un industriel qui a lourdement investi dans une installation attendra de l'avoir amortie avant de basculer vers une nouvelle technologie, même si elle est plus performante.